mercredi 29 novembre 2017

En Grèce : le témoignage d'un camarade, après 15 jours d'un voyage solidaire, sa découverte d'un massacre social made in UE


















Un camarade de notre Syndicat, soutenu par celui-ci, a participé en novembre 2017 à un convoi en solidarité aux prolétaires grecs (devenus des précaires permanents) et à des réfugiés. Ce projet a connu de très nombreuses difficultés : sur place, la police était omniprésente et elle effectue un travail partial et scandaleux, mais aussi des menaces fascistes, des médias locaux excitant la haine, des agressions, avec un convoyeur hospitalisé, l’arrestation d'un camarade lors de la manif du 17 novembre (voir vidéo), des blessures de plusieurs autres,  auxquelles sont venues s’ajouter des pluies diluviennes (15 morts), avec des inondations. Nos nerfs ont été mis à rude épreuve, mais nous avons réussi : l’ensemble des biens et des dons ont été remis à leurs destinataires. Les livraisons prévues dans les squats occupés par des réfugiés (dont certains sont menacés par des peines de mort dans leur pays, contre leur liberté d’expression) ont permis de ravitailler et sauver financièrement des cuisines sociales et solidaires, ouvertes à toutes et tous (grecs et autres). L’apport financier a permis le maintien de diverses structures autogérées, culturelles, sociales, militantes. Ce convoi a été composé de plusieurs dizaines de véhicules, partis de toutes les régions de France, et d’autres pays (6 nationalités présentes), et malgré l’ adversité  qui a conjugué des forces de l’État grec avec des milices fascistes (qui nous ont surveillé et menacé dès notre entrée en territoire grec, jusqu'à notre destination dans le quartier d'Exarcheia, véritable symbole de la Résistance, sans que les autorités s'y opposent nullement à ses agressions, mais bien au contraire s’en fassent complices), notre engagement a atteint ses objectifs. 


























En Sud Gironde, avec d'autres camarades de lutte, d'action, et ce pour certains ayant des réflexions idéologiques qui ne collent pas à la virgule près avec la CGT mais possédant l'intelligence nécessaire et imposée qui nous conduit à mener des actions dont nous ne pouvons que sortir encore plus grandis et plus forts, un exemple a été donné. Nous pouvons, nous devons, être solidaires, là-bas, comme ici, parce que, partout, nous subissons les mêmes politiques, à des degrés divers. Résister ensemble et unis dans l'essentiel !! Reste que nous devons nous demander : quand sera t-il organisé un rassemblement efficace et unitaire partout ? Quand nos syndicats et organisations politiques comprendront-ils qu’il n'est plus l'heure du chacun pour soi, assis dans un confortable fauteuil dans son beau bureau, à se regarder son propre nombril ? Nous avons besoin de de vraies initiatives qui permettront un véritable changement dans l'organisation de nos instances, dans notre mode de vie, en société, au travail, en famille, histoire simplement d’être heureux, fière, d'oublier le mot ESPOIR, puisque ESPÉRER ce n'est pas être maîtres de nos vies mais qu'attendre que ...  Il y a plusieurs semaines, nous avons publié le texte pour l’appel à la constitution d’un comité des travailleurs. Qu’il s’agisse de ce qui se passe en France comme en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Allemagne, etc, nous avons besoin que l’organisation des travailleurs change radicalement la donne en notre faveur. Sinon, sans cela, nous nous trouvons avec la situation des Grecs, «gérée», d’une main de fer quand il s’agit d’aller frapper des manifestants légitimes, par une fausse «gauche» qui a fait croître de manière exponentielle la très grande pauvreté en Grèce, ce que notre camarade a vu de ses propres yeux. Et de cela, les «médias» ne nous parlent pas, mais colportent de temps en temps des brèves élaborées par des agences de presse américaines ou pro-américaines. De France, les citoyens doivent connaître très exactement cette situation grecque, puisque l’objectif des dirigeants européens et d’une partie des politiciens professionnels français est de nous amener à la même situation.

https://grece-aube.fr/ 



dimanche 26 novembre 2017

Le dirigeant d'une entreprise de transport condamné à deux mois de prison avec sursis pour une agression caractérisée

Romain, jeune salarié, a été employé par la société de transport (Transkal), en Gironde, en tant que chauffeur. Il a constaté que, pour lui et d'autres salariés de cette PME, il existait le problème classique, généralisé, d'une rémunération mensuelle
incomplète.L'employeur n'a rien voulu entendre. Il a également constaté que cette entreprise, de plus de 11 salariés, ne disposait pas d'une représentation élue du personnel, malgré son obligation. Il s'est syndiqué à la CGT et, avec notre soutien, il a obtenu qu'une élection se tienne. Il a été candidat - et élu. Une salariée, cadre, proche de l'employeur, a requis l'annulation de ces élections, et a été déboutée. Quand l'employeur a compris que la CGT s'implantait dans l'entreprise, il ne l'a pas supporté et il a tenu, à l'attention de plusieurs salariés, des propos contre la CGT, en disant clairement que ceux qui s'affilieraient à la CGT seraient virés. Dans la foulée, à l'occasion d'une rencontre au sein de l'entreprise, il s'est approché de Romain et il l'a giflé, frappé au visage. Romain a quitté l'entreprise et s'est rendu chez un médecin, pour faire constater les coups. Il a porté plainte, et a été représenté par Me Guédon, avocate à Bordeaux. Il a été mis en arrêt de travail (la CPAM a reconnu "l'accident" de travail). La plainte a été instruite, et l'employeur a été poursuivi devant le Tribunal Correctionnel. Il y a un mois, l'audience s'est tenue. Une peine de deux mois de prison vient de tomber. L'impunité patronale connaîtrait-elle des limites ?! Quand certains voulaient l'abandonner, le syndicat multipro CGT a soutenu Romain tout au long de cette première partie de son combat pour faire reconnaître cette violence patronale.

lundi 20 novembre 2017

Notre soutien à Georges Louis (déclaration complète à lire sur "Lundi Matin")

Déclaration sur ma situation d’inculpé du 10 octobre 2017
Texte en défense devant la 23e chambre du Tribunal correctionnel de Paris
Je suis un syndicaliste. Je milite contre toute forme de précarité et d’exclusion depuis de longues années. Pour moi adhérer à la CGT c’est lutter sans relâche y compris par la grève avec mes camarades de travail contre l’arbitraire patronal. Ces acquis obtenus, nous les défendons avec détermination en manifestant.
Délégué syndical, Trésorier du Comité d’Entreprise et Secrétaire du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail, j’essaye à travers mes engagements d’être digne de ceux qui, par leurs combats durant de longs mois, ont permis la mise en place de ces instances du personnel. Je pense à cet instant aux millions de grévistes en 1936 et en 1968.
Mais aussi à ces syndicalistes devenus résistants dès 1940. Pourchassés, torturés, abattus, déportés, ils n’ont jamais courbé l’échine face au conformisme et à l’apathie générale. En face, un gouvernement collaborateur, une administration complice, un patronat avide de laver l’humiliation de tant de concessions faites durant l’été 36. Souvenons-nous du « plutôt Hitler que le Front Populaire ». La défaite cinglante du fascisme a signifié aussi celle de la collaboration d’intérêts bien compris entre capitalisme et totalitarisme. N’oublions pas certaines fortunes actuelles, constituées par l’accaparement de biens juifs et autres spoliations.
Les conquêtes acquises ensuite dans l’immédiat après-guerre comme la Sécurité Sociale ou le Comité d’Entreprise sont devenus insupportables pour les patrons. C’est 70 ans de trop pour le MEDEF. Allons fainéants, sans rien, sans dents, au boulot jusqu’à la mort ou au mieux jusqu’au fauteuil roulant !
Depuis le 10 octobre je suis considéré comme un violent, un terroriste, un ennemi d’une société en marche. Et pourtant l’an dernier j’ai participé à toutes les manifestations contre la loi travail et je ne fus pas une seule fois interpellé alors que je sais que les policiers sont sur le qui-vive pour procéder à des arrestations en cas de violence...
Or cette violence, d’où vient-t-elle ? Pour ma part je la vois tous les jours : dans la rue, où des pauvres dorment par terre dans l’indifférence générale, où des migrants sont pourchassés comme des poux au lieu d’être considérés comme des réfugiés bénéficiant d’un minimum respect. Violence également lorsque des salariés se suicident sur leurs lieux de travail et sont montrés pas les médias bien-pensants comme des paumés et des dépressifs et non des victimes du monde du travail.
Mais l’État estime que cette violence n’en est pas une. Ces personnes enfreignent la loi ou sont des asociaux donc l’État se dédouane de toute responsabilité comme pour l’entrepreneur licenciant sans vergogne et planquant ses profits dans des paradis fiscaux. Pour ça la loi est muette ou pire elle approuve.
Oui cette véritable violence contre une partie de la population est normale. Se battre pour préserver des acquis sociaux comme le CDI, le CE et la SECUest synonyme de licenciement dans le monde rêvé des ordonnances. Les maîtres des forges triomphent avec leur idéologie néoclassique destructrice de pays et de populations. Une grève, une révolte, les fouteurs de merde seront matés par le gaz lacrymogène et le Flash Ball. Et attention s’ils ne comprennent pas finalement, les policiers équipés de fusil d’assaut guettent. On ne sait jamais avec des terroristes potentiellement déguisés en manifestants ou en grévistes comme l’a dit Gattaz. Moi-même le lendemain de mon arrestation l’OPJ me désigne comme un terroriste : « Vous êtes pires que les terroristes car eux au moins ils revendiquent, pas vous ».
Nous, manifestants transformés en Djihadistes rouges et noir après les « Djihadistes verts ».
Étrange ironie que de me cracher à la figure ce genre d’insulte alors qu’il y a plus de 70 ans mon père Georges Louis était lui aussi désigné comme un terroriste menaçant la bonne marche de la collaboration entre capitalistes et occupants, sauvant des « étrangers » ennemis de la France et autre réfractaires à l’ordre nouveau. Le 22 mars 1944 ce terroriste est arrêté à Paris au 10 rue d’Hauteville par des policiers français, détenus à Fresnes dans une prison française, déporté comme 2 062 résistants et « étrangers » de Compiègne dans un train de la SNCF le 4 juin 1944 en direction de l’Allemagne puis de la Pologne puis de l’Autriche. Tant mieux, un terroriste en moins. La révolution nationale doit se passer d’eux, le préfet de la Gironde Papon peut poursuivre sa noble tâche criminelle avant d’être recyclé en préfet de police et en ministre. Et de poursuivre sa besogne meurtrière contre des centaines d’Algériens le 17 octobre 1961.