dimanche 22 avril 2018

A Blanquefort, samedi 21 Avril 2018, nous étions avec les Ford, la CGT des Ford, pour défendre les travailleurs, l'outil de production, le réveil de la CGT




Samedi 21 Avril, à Blanquefort, les travailleurs de chez Ford, à commencer par les CGT de l'entreprise, appelaient à une journée de soutien, avec des débats, et, en fin de journée, une fête. Le SMP CGT SG a été représenté par des membres du bureau et des adhérents, afin d'exprimer à ces travailleurs et à nos camarades, par leur présence, un soutien clair et total. 




























La salle pour les débats de l'après-midi a été remplie, par des femmes, des hommes, de tous les horizons, d'autres syndicats CGT, des Sud, CNT, NPA, PCF, et d'autres encore. Lors de la première partie des débats, les échanges entre les représentants des différents syndicats de chez Ford ont été honnêtes, sincères, et donc parfois difficiles. Les perspectives des uns et des autres diffèrent, en fonction de leurs conditions de travail, de leurs salaires, de leurs perspectives, si le site devait fermer. Les cadres n'ont pas les mêmes inquiétudes que les ouvriers, puisqu'un réemploi leur est souvent plus facile, sans parler de ce que l'entreprise doit verser pour un licenciement. Mais c'est la volonté de continuer à travailler à Blanquefort, à produire des éléments des voitures de la marque, qui domine. Les personnes présentes ont fortement applaudi lorsque Philippe Poutou a rappelé la longue histoire des fonds publics versés à Ford, et que cet argent public versé faisait de l'entreprise, à Blanquefort, une entreprise "publique", socialisé.




















Les motifs de la multinationale américaine ont été cités et contredits, avec des arguments imparables. Par exemple, la "compétitivité du site" est forte, voire supérieure à d'autres sites, selon les chiffres et les propos de la direction de Ford. Ce projet de fermeture s'inscrit dans une recherche de profits toujours plus importants, mais aussi par la volonté de continuer à frapper la classe ouvrière en France, laquelle continue de ne pas se laisser faire. 




Dans la deuxième partie des débats de l'après-midi, Michel (en Gaston Lagaffe qui fait du stand-up) et Monique Pinçon-Charlot (la maîtrise incarnée), ont répété ce que sont leurs connaissances, leurs certitudes fondamentales, sur la grande bourgeoisie en France (quelle que soit la nationalité de ses membres), sur leur logique et solidarité "de classe", autrement plus organisée, systématique, sur leur violence permanente, par l'appropriation de tout - et pourquoi pas de tous, tellement nous sommes proches d'un rétablissement officiel de l'esclavage. Serge Halimi, de "Le Monde Diplomatique" (un journal indépendant, ce qui est rarissime) de son côté, a rappelé comment ces dernières décennies, la contre-révolution conservatrice, réactionnaire, a attaqué, comme Reagan dès son entrée en fonction, les travailleurs, et, en France, le fait désormais avec une intensité jamais vue depuis... - depuis... Napoléon III ?  











































Après ces interventions, celles et ceux qui se sont exprimés ont dit, leur joie d'être ensemble, de faire connaître aux Ford leur soutien, durable, leurs questions sur l'organisation, les objectifs, des luttes, leur écoeurement face à la violence patronale et gouvernementale - on pourrait dire "gouvernemenpatronale", tant nous sommes à l'opposé de la séparation de l'Etat et du MEDEF. 











































Pour cette organisation, la CGT peut et doit jouer un rôle premier et décisif, mais pour l'heure, comme l'a prouvé cette journée, l'UD CGT Gironde et la Confédération préfèrent s'absenter de tels mieux et moments, parce qu'ils sont exigeants. La secrétaire de l'UD CGT 33 n'était pas présente, voire représentée, comme le bureau de l'UD. Les élections lors d'un Congrès (lorsqu'elles sont, en outre, honnêtes, crédibles), ne donnent pas une légitimité définitive, jusqu'au Congrès suivant. Une direction départementale CGT qui n'est pas capable d'être aux côtés de celles et ceux qui luttent pied à pied face à un pouvoir politique et économique en France à la dérive, n'a plus, selon nous, cette légitimité CGT qui repose sur le respect des statuts, l'organisation du travail collectif, le soutien réel aux travailleurs mobilisés, en lutte. Les communiqués par mail sont ce qu'ils sont, des paroles faciles, et sans force.

Le SMP CGT SG a interpellé, également par un tract, les camarades CGT sur cette situation, sur cette question : un Congrès exceptionnel ne devrait-il pas être convoqué le plus tôt possible ? La direction de l'UD CGT Gironde ne doit-elle pas, selon nos camarades, démissionner ou, si elle ne le veut pas, être démissionnée par notre requête collective ? C'est que, depuis sa réélection, la secrétaire de l'UD CGT Gironde est responsable du fait que l'UD CGT impose son bureau comme un gouvernement de la CE de l'UD, n'informe pas totalement et clairement les membres de la CE, en écartant des faits, des sujets, des problèmes, et impose un positionnement syndical, social, contre les organisations les plus actives dans les luttes, lui préférant le "dialogue avec les organisations syndicales représentatives", comme la CFDT, alors que celle-ci est, en soi, une trahison des travailleurs.









 

De son côté, le député du cru, Benoit Simian, habillé comme un député bourgeois, est venu. Quand il a commencé à s'exprimer, sans se présenter (LREM est un club de "stars"), et en a appelé "au sens de la responsabilité de la direction et des actionnaires de Ford", cet habituel double langage politique (étant donné que la responsabilité de la direction à l'égard des actionnaires est de leur permettre de faire le maximum de profit), il a suscité l'énervement et la colère de celles et ceux qui étaient présents, et qui l'ont donc invité par leur bronca à retourner auprès de ses maîtres patronaux. Ils nous interdisent de parler dans leurs médias, alors, légitimement, ce moment d'une parole libre de la classe ouvrière n'allait pas être gâché par les habituelles pratiques de séduction et d'engagements aussitôt dits aussitôt trahis.







D'autres photographies de l'après-midi sont disponibles ici, et notamment des photographies des dessins de Visan, qu'il a créé sur place, en écoutant les débats et y répondant par ses oeuvres, lesquelles ont souvent suscité l'hilarité, vous pourrrez comprendre pourquoi : https://drive.google.com/file/d/1rf-5IAcK0RfXWLPBIp7ExLADSjJ34lVi/view?usp=sharing

Il est urgent, de se réunir, de trouver de nouvelles formes de réponses à toutes les agressions que nous subissons, à les mettre en oeuvre ensemble, rapidement. Une journée de réflexions/décisions devrait être, à notre sens, organisée le plus tôt possible.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire